Cap aujourd’hui sur un second type de conservateurs qui a fait couler beaucoup d’encre : Les parabènes.
Les parabènes ont commencé à être utilisés dans les années 1920, jusqu’à devenir omniprésents dans les années 2010 : en cosmétique, en alimentaire mais aussi dans les produits pharmaceutiques. Ils étaient présents dans 80% des produits d’hygiène et de beauté en 2011 !
Il n’y a pas « un » parabène mais « des » parabènes. Ils forment une famille de molécules, toutes dérivées de l’Acide parahydroxybenzoïque. Ils diffèrent entre eux de par la longueur de leur chaîne alkyl, symbolisée par la lettre R sur l’illustration. Les plus utilisés, classés par ordre croissant de leur longueur de chaine, et dans leur dénomination INCI, sont les suivants : methylparaben, ethylparaben, propylparaben, isopropylparaben, butylparaben, isobutylparaben. Ils peuvent être utilisés seuls ou en mélange pour augmenter leur efficacité.
Il est aussi possible de les repérer en tant que conservateurs dans l’alimentaire sous les dénominations E214 à E219.
Les parabènes utilisés en cosmétiques sont d’origine synthétique, mais certains existent dans des plantes ou sont produits par des bactéries. Ils agissent alors comme protection contre les microorganismes. Le plus petit, le méthylparabène, est naturellement présent dans les baies de la plaquebière, une plante vivace typique des pays nordiques.
Cette famille de molécule a de nombreux avantages :
C’est dans les années 2000 que des études scientifiques ont commencé à décrier certains parabènes. Parmi ces polémiques on retrouve :
Ces polémiques ont donné naissance au mouvement « sans parabène ». Ce marquage a été fortement utilisé pour rassurer les consommateurs. Cependant, son utilisation est désormais interdite car il renforce l’amalgame entre les différents parabènes. En effet, aucun effet nocif n’a été prouvé pour les parabènes à chaine courte (méthylparabène et éthylparabène). Ces derniers sont par exemple bien moins à critiquer que les méthylisothiazolinone et méthylchloroisothiazolinones (cf. article) qui ont ensuite été utilisées pour les remplacer.
De plus, ce marquage indiquait qu’un parabène n’avait pas été ajouté dans la formule mais ne garantissait pas que le produit n’en contenait pas du tout. En effet, si une des matières premières est conservée par un parabène, ce dernier n’apparait pas sur la liste finale des ingrédients.
A l’origine, dans le Règlement Européen (CE) n° 1223/2009, l’utilisation maximale en parabène dans les produits cosmétiques se situait à 0,4% pour un seul ester, et à 0,8% pour un mélange.
Depuis 2014, l’utilisation de l’isopropylparabène, l'isobutylparabène, le phénylparabène, le benzylparabène et le pentylparabène est interdite, faute de preuves de leur inocuité. L’utilisation du butylparabène et du propylparabène est aussi interdite pour les produits destinés à être appliqués sur la zone du siège des enfants de moins de 3 ans. Pour les autres produits, leur utilisation a été réduite à 0,14% individuellement.
Aux doses autorisées, l’absorption d’un parabène (surtout à chaine courte) n’est pas risquée en soi pour la santé. Le problème vient plutôt des effets cocktail. En effet, il y a 5-6 ans, les parabènes étaient présents partout, il était donc difficile de les éviter et la quantité à laquelle les consommateurs étaient exposés quotidiennement était considérable.
On trouve maintenant beaucoup plus de produits conservés par d’autres moyens, notamment les produits bio dans lesquels cette famille de molécules n’est pas autorisée. Il est donc important de vérifier la composition de ses différents produits. Il est recommandé d’éviter les parabènes à chaîne longue (propylparabène et butylparabène). Et pour ceux à chaîne courte (méthylparabène, éthylparabène), un produit en contenant est tolérable mais il est plus prudent d’éviter d’en utiliser plusieurs pour éviter l’effet cocktail
Vous n’en retrouverez bien sûr pas dans nos produits ! 🐑
Sources :
Les parabènes. Cosmeticobs. [Consulté le 6/07]
https://cosmeticobs.com/fr/articles/lingredient-du-mois-10/les-parabenes-134
Molecular and Cellular Endocrinology. 474 (2018) 238-251
M.G. Soni, S.L. Taylor, N.A. Greenberg, G.A. Burdock. Evaluation of the health aspects of methyl paraben: a review of the published literature.
Food and Chemical Toxicology. 40 (2002) 1335-1373
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